Michel Robert
MR arrive avec deux de ses étudiants qu'il présente comme la relève pour les futurs olympiques, et deux chevaux. Il commence sa présentation en disant avec beaucoup d'émotions qu'il est là pour le cheval avant tout.
Puis il entre dans le vif du sujet. Il demande à ses deux cavaliers s'ils connaissent le travail à pied. Ils avouent qu'ils n'ont jamais vraiment travaillé au sol. Il dit que s'il y a des cavaliers qui aiment pouvoir suivre un programme défini en petit a, petit b, etc... lui n'a pas de programme et fonctionne à l'intuition. Que faire comme exercice au sol ? Allez hop!, il les lance sur l'exercice de longer et demander à ses deux cavaliers de mettre leur cheval sur le cercle.
Défauts des deux cavaliers au sol : manque de présence, manque de préparation. Etre à la fois "là", avec le cheval et mentalement en avance pour préparer la figure ou l'exercice suivant. Etre concentré à 100% sur le cheval, être avec lui. Les cavaliers bougent trop : c'est le cheval qui doit bouger, pas le piéton. Longer proprement en formant un V entre la main qui contrôle, le corps du cheval, la main qui pousse.
MR remarque très vite un défaut de postérieur du cheval de la fille. A une main, il ne pousse pas avec son arrière-main, il trébuche même. MR voit aussi qu'il se tient tête haute, un peu placé, comme en dressage. Il dit que c'est un cheval qui a probablement du mal à tourner à cette main-là et que les abords d'obstacle sur ce pied sont plus difficiles parce qu'il ne se rééquilibre pas assez tôt. C'est à la fois dû à sa conformation (encolure attachée haute) mais aussi au fait qu'il lui a été demandé trop souvent de se tenir à la manière du dressage, sans lui donner l'opportunité d'aller s'étendre vers le bas. D'ailleurs, MR devra prendre un peu de temps et utiliser quelques astuces pour faire comprendre au cheval qu'il doit descendre.
Pour cela, il utilise deux moyens : il emmène le cheval face à un obstacle qui peut être une barre ou un cavaletti, et s'en sert comme un mur pour mettre le cheval en épaule en dedans. Deuxième moyen, il raccourcit le cercle, joue sur la longe avec la main qui contrôle et pousse les hanches avec la main de l'impulsion, ce qui met le cheval en incurvation plus prononcée. Bientôt, le cheval descend l'encolure, MR relâche la longe qui traîne presque au sol.
Puis, il propose au cheval de passer par-dessus quelques barres au sol disposées en arc de cercle. C'est pratique parce qu'il peut utiliser l'extérieur pour avoir de grandes foulées de trot et l'intérieur pour jouer sur de petites foulées. Le but est d'avoir un cheval qui passe les barres l'encolure basse et rond. ce qu'il obtient bientôt après quelques passages.
Ensuite, il dispose deux barres parallèles, toujours au sol, et demande à la cavalière de faire passer le cheval au trot sur le première, puis au pas sur la seconde. La fille semble dubitative. MR lui lance "Pense que c'est possible !". Il travaille beaucoup avec une projection de succès. Il lui rappelle aussi de penser à ce qu'elle veut pour anticiper et préparer. Petit exercice qui permet à la cavalière de prendre conscience de sa position. Elle se place d'abord mal et le cheval passe au trot, puis s'arrête, se tourne et passe au pas entre les barres. En fait, elle est trop en amont et le cheval n'a d'autre choix que de ne pas continuer son cercle sur les barres, mais de couper. MR la repositionne correctement, elle reprend l'exercice, se place correctement, et réussit presque. On sent qu'elle commence à comprendre et à penser qu'elle peut le faire. Et puis, ça y est, un beau cercle, le cheval au trot sur la première barre, puis au pas tout de suite derrière sur le seconde barre.
Défaut de la cavalière en selle : elle bloque l'épaule extérieur de son cheval pour tourner. Solution : MR lui dit de lâcher complètement la rêne gauche et tourner uniquement sur la rêne intérieure. Il recommence l'exercice mais aevc un croisillon sur le cercle : MR redemande à la cavalière de laisser tomber sa rêne extérieure qu'elle bloquait à nouveau, on voit nettement le cheval qui s'incurve davantage, tourne bien mieux, engage son postérieur, il peut enfin pousser, et prend de la puissance et de l'impulsion, on le sent s'éveiller ! Et MR lance un "Là !" au moment même ou le cheval a engagé son postérieur sous lui et poussé son galop. Il dit alors à la cavalière "Ah, il te dit merci ! Le saut de mouton n'est pas loin !". Ainsi libérer de la rêne extérieure, le cheval est clairement plus à l'aise. Bien sur, lâcher la rêne, c'est pour apprendre à la cavalière, lui faire prendre conscience que son cheval tourne mieux sans cette rêne et que le problème venait d'elle. Au fur et à mesure, elle devra seulement ouvrir les doigts.
Le défaut du cavalier en selle : au galop, MR demande au cavalier de ne pas mettre le cheval à son rythme mais que lui suive le rythme du cheval. S'il a l'habitude de monter des chevaux rapides, celui-là a de grandes foulées lentes. Il doit s'adapter à son cheval et apprendre à se cadencer à son rythme à lui. Ca va aussi aider le cheval à être à l'aise et avoir envie d'aller en avant, plutôt que de se voir imposer une cadence qui n'est pas la sienne.
Deux chevaux différents donc : un cheval froid et un cheval bloqué.
Le premier manque d'impulsion mais cherche vite à aller vers le bas. Pour le motiver, il faut varier souvent les demandes, faire de petits exercices courts, récompenser souvent.
Le second cheval a appris à se tenir encolure haute, comme en dressage, comme je l'écris plus haut. Mais avant d'obtenir ça, il faut que le cheval puisse étendre son encolure. Pour pouvoir demander au cheval de fermer l'angle tête/encolure, il faut que le muscle soit travaillé dans les deux sens : contraction (fermé) et extension (vers la bas). Donc, MR travaille à la longe pour obtenir un cheval qui va chercher vers le bas. Et surtout, récompenser à ouvrant la main quand le cheval descend et étire son dos, mettre de l'inconfort quand il remonte ou s'incurve à l'envers.
En résumé, au sol, les cavaliers manquent de présence et d'anticipation. En selle, ils sont tous les deux trop sur les deux rênes en même temps, bloquant leur cheval dans les courbes, éteignant le moteur, cherchant à les micro-manager en permanence.
Avec le dynamisme et la pédagogie de Michel Robert, cette présentation a été celle dont j'ai le plus retenu !
Puis il entre dans le vif du sujet. Il demande à ses deux cavaliers s'ils connaissent le travail à pied. Ils avouent qu'ils n'ont jamais vraiment travaillé au sol. Il dit que s'il y a des cavaliers qui aiment pouvoir suivre un programme défini en petit a, petit b, etc... lui n'a pas de programme et fonctionne à l'intuition. Que faire comme exercice au sol ? Allez hop!, il les lance sur l'exercice de longer et demander à ses deux cavaliers de mettre leur cheval sur le cercle.
Défauts des deux cavaliers au sol : manque de présence, manque de préparation. Etre à la fois "là", avec le cheval et mentalement en avance pour préparer la figure ou l'exercice suivant. Etre concentré à 100% sur le cheval, être avec lui. Les cavaliers bougent trop : c'est le cheval qui doit bouger, pas le piéton. Longer proprement en formant un V entre la main qui contrôle, le corps du cheval, la main qui pousse.
MR remarque très vite un défaut de postérieur du cheval de la fille. A une main, il ne pousse pas avec son arrière-main, il trébuche même. MR voit aussi qu'il se tient tête haute, un peu placé, comme en dressage. Il dit que c'est un cheval qui a probablement du mal à tourner à cette main-là et que les abords d'obstacle sur ce pied sont plus difficiles parce qu'il ne se rééquilibre pas assez tôt. C'est à la fois dû à sa conformation (encolure attachée haute) mais aussi au fait qu'il lui a été demandé trop souvent de se tenir à la manière du dressage, sans lui donner l'opportunité d'aller s'étendre vers le bas. D'ailleurs, MR devra prendre un peu de temps et utiliser quelques astuces pour faire comprendre au cheval qu'il doit descendre.
Pour cela, il utilise deux moyens : il emmène le cheval face à un obstacle qui peut être une barre ou un cavaletti, et s'en sert comme un mur pour mettre le cheval en épaule en dedans. Deuxième moyen, il raccourcit le cercle, joue sur la longe avec la main qui contrôle et pousse les hanches avec la main de l'impulsion, ce qui met le cheval en incurvation plus prononcée. Bientôt, le cheval descend l'encolure, MR relâche la longe qui traîne presque au sol.
Puis, il propose au cheval de passer par-dessus quelques barres au sol disposées en arc de cercle. C'est pratique parce qu'il peut utiliser l'extérieur pour avoir de grandes foulées de trot et l'intérieur pour jouer sur de petites foulées. Le but est d'avoir un cheval qui passe les barres l'encolure basse et rond. ce qu'il obtient bientôt après quelques passages.
Ensuite, il dispose deux barres parallèles, toujours au sol, et demande à la cavalière de faire passer le cheval au trot sur le première, puis au pas sur la seconde. La fille semble dubitative. MR lui lance "Pense que c'est possible !". Il travaille beaucoup avec une projection de succès. Il lui rappelle aussi de penser à ce qu'elle veut pour anticiper et préparer. Petit exercice qui permet à la cavalière de prendre conscience de sa position. Elle se place d'abord mal et le cheval passe au trot, puis s'arrête, se tourne et passe au pas entre les barres. En fait, elle est trop en amont et le cheval n'a d'autre choix que de ne pas continuer son cercle sur les barres, mais de couper. MR la repositionne correctement, elle reprend l'exercice, se place correctement, et réussit presque. On sent qu'elle commence à comprendre et à penser qu'elle peut le faire. Et puis, ça y est, un beau cercle, le cheval au trot sur la première barre, puis au pas tout de suite derrière sur le seconde barre.
Défaut de la cavalière en selle : elle bloque l'épaule extérieur de son cheval pour tourner. Solution : MR lui dit de lâcher complètement la rêne gauche et tourner uniquement sur la rêne intérieure. Il recommence l'exercice mais aevc un croisillon sur le cercle : MR redemande à la cavalière de laisser tomber sa rêne extérieure qu'elle bloquait à nouveau, on voit nettement le cheval qui s'incurve davantage, tourne bien mieux, engage son postérieur, il peut enfin pousser, et prend de la puissance et de l'impulsion, on le sent s'éveiller ! Et MR lance un "Là !" au moment même ou le cheval a engagé son postérieur sous lui et poussé son galop. Il dit alors à la cavalière "Ah, il te dit merci ! Le saut de mouton n'est pas loin !". Ainsi libérer de la rêne extérieure, le cheval est clairement plus à l'aise. Bien sur, lâcher la rêne, c'est pour apprendre à la cavalière, lui faire prendre conscience que son cheval tourne mieux sans cette rêne et que le problème venait d'elle. Au fur et à mesure, elle devra seulement ouvrir les doigts.
Le défaut du cavalier en selle : au galop, MR demande au cavalier de ne pas mettre le cheval à son rythme mais que lui suive le rythme du cheval. S'il a l'habitude de monter des chevaux rapides, celui-là a de grandes foulées lentes. Il doit s'adapter à son cheval et apprendre à se cadencer à son rythme à lui. Ca va aussi aider le cheval à être à l'aise et avoir envie d'aller en avant, plutôt que de se voir imposer une cadence qui n'est pas la sienne.
Deux chevaux différents donc : un cheval froid et un cheval bloqué.
Le premier manque d'impulsion mais cherche vite à aller vers le bas. Pour le motiver, il faut varier souvent les demandes, faire de petits exercices courts, récompenser souvent.
Le second cheval a appris à se tenir encolure haute, comme en dressage, comme je l'écris plus haut. Mais avant d'obtenir ça, il faut que le cheval puisse étendre son encolure. Pour pouvoir demander au cheval de fermer l'angle tête/encolure, il faut que le muscle soit travaillé dans les deux sens : contraction (fermé) et extension (vers la bas). Donc, MR travaille à la longe pour obtenir un cheval qui va chercher vers le bas. Et surtout, récompenser à ouvrant la main quand le cheval descend et étire son dos, mettre de l'inconfort quand il remonte ou s'incurve à l'envers.
En résumé, au sol, les cavaliers manquent de présence et d'anticipation. En selle, ils sont tous les deux trop sur les deux rênes en même temps, bloquant leur cheval dans les courbes, éteignant le moteur, cherchant à les micro-manager en permanence.
Avec le dynamisme et la pédagogie de Michel Robert, cette présentation a été celle dont j'ai le plus retenu !
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home